Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (#RCD) exprime sa profonde inquiétude et sa désapprobation à l’égard de la marginalisation de plus en plus visible de la langue Tamazight dans les manifestations officielles et culturelles nationales. De telles pratiques sont d’abord une violation flagrante de la Constitution qui consacre Tamazight comme langue nationale et officielle et partie intégrante de l’identité de la nation.
En plus de la rareté de son usage dans la communication officielle, l’absence de la langue Tamazight sur les supports promotionnels d’événements culturels de grande envergure, tels que le Festival International du Théâtre de Béjaïa et même le Festival National du Théâtre Amazigh à Batna, est un affront inacceptable aux valeurs constitutives de notre identité et aux sacrifices consentis pour les faire triompher officiellement. De par leur récurrence, ces pratiques sont loin d’être anodines et reflètent une volonté délibérée d’ignorer et d’entraver la promotion de tamazight dans les espaces publics. C’est aussi le prolongement des obstacles multiples érigés au niveau de l’école pour réduire son enseignement sous différents prétextes.
Ces manquements au niveau officiel à une obligation constitutionnelle ne peuvent qu’encourager cette marginalisation dans des institutions longtemps soumises à l’unicité et aux exclusions.
Le RCD estime que les institutions culturelles et artistiques ont une responsabilité constitutionnelle de garantir l’application des lois en vigueur, notamment en veillant à une représentation équitable de la diversité linguistique du pays. Poursuivre dans cette voie d’exclusion ne peut que cultiver d’autres clivages dans une société où la violence sous différentes formes régit le vécu dans un tissu social en proie aux doutes et parfois au désespoir.
Il est plus que temps que les lois et la constitution s’appliquent partout dans le pays et à tous.
Le RCD réaffirme, une nouvelle fois,son engagement à défendre et à promouvoir la langue amazighe, en tant que pilier de l’identité algérienne et structurant de la cohésion nationale.
Alger, le 10 octobre 2024
Farida Merdaci Secrétaire nationale chargée à la Culture