Émancipation des femmes : un combat fédérateur

En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, nous rendons hommage aux militantes, aux travailleuses, aux mères, et à toutes celles qui, chaque jour, font avancer notre société malgré les nombreux obstacles. Nous réaffirmons notre engagement indéfectible en faveur de l’égalité des sexes et de la justice sociale en Algérie.

Un fossé entre principes constitutionnels et réalité juridique

Bien que notre Constitution consacre le principe d’égalité entre les citoyens et les citoyennes, cette égalité demeure largement théorique. En effet, le Code de la famille continue de régir la vie des femmes algériennes, perpétuant des dispositions archaïques et discriminatoires. Imposé en 1984 par le régime du parti unique, dans une quête d’alliance avec les islamistes, ce code maintient les femmes dans un statut de mineures à vie, en totale contradiction avec les articles 35 et 37 de la Constitution de 2020, qui garantissent pourtant l’égalité devant la loi et promeuvent les droits politiques des femmes.

Des discriminations systémiques persistantes

Qu’elles soient cadres, magistrates ou universitaires, les femmes algériennes restent soumises à des lois qui bafouent leur dignité et leur autonomie. Le recours au wali (tuteur matrimonial) pour le mariage, les inégalités en matière de divorce ou encore la garde des enfants sont autant de vestiges d’un système qui nie l’égalité des sexes. Ces dispositions légales anachroniques perpétuent une subordination structurelle des femmes, en contradiction flagrante avec les engagements internationaux de l’Algérie.

Des engagements internationaux non concrétisés

L’Algérie a ratifié des conventions internationales majeures, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Ces engagements ne peuvent rester symboliques : ils doivent se traduire par des réformes législatives concrètes. Il est impératif de passer des promesses aux actes, d’abandonner les demi-mesures et d’œuvrer à l’abrogation totale du Code de la famille pour garantir une égalité réelle et tangible entre les hommes et les femmes.

Un appel à la mobilisation collective

Le 8 mars ne doit pas être réduit à une simple célébration : c’est un rappel des luttes passées et un appel à l’action pour les combats à venir. Pour le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), les droits des femmes ne se concèdent pas, ils se conquièrent. Seule la lutte permet d’arracher des victoires pour une Algérie plus juste, égalitaire et respectueuse des droits humains.

Ce combat doit être mené sur tous les fronts. L’école, en particulier, ne doit plus être un vecteur de reproduction des normes patriarcales sous couvert de traditions ou de religion. Libérer les esprits, éduquer à l’égalité, c’est préparer les générations futures à construire une Algérie où chaque individu, sans distinction de sexe, jouit pleinement de ses droits.

Vive la lutte des femmes algériennes pour l’égalité et la dignité.

Vive l’Algérie démocratique et sociale.

Alger, le 07 mars 2025

Maître Nora Ouali, Secrétaire Nationale du RCD

RCD

 yellassirem@gmail.com

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