COMMUNIQUE DU RCD le 13/09/2024

Le secrétariat national du parti s’est réuni en session mensuelle pour examiner la situation générale du pays à la lumière de l’onde de choc provoquée par le rejet populaire massif et historique du scrutin présidentiel du 07 septembre dernier. A ce sujet, le RCD a déjà rendu public un communiqué dans lequel il a estimé que le taux de participation ne saurait dépasser les 18%; des sources autorisées ont déclaré que la participation ne saurait être au delà de 10% au niveau national et de 4% au niveau de l’émigration.

Certes, la mandature de Abdelmadjid Teboune a accentué l’isolement du régime vis-à-vis de toutes les couches sociales du pays, la jeunesse, les classes défavorisées et les agents économiques non clientélisés sans compter la chasse aux sorcières dans l’administration sous couvert de la lutte contre la corruption. Mais la gifle infligée au pouvoir par les populations de toutes les régions du pays est sans commune mesure. Elle ne peut avoir d’autres significations que :  » passez la main pour préserver le pays de l’abime ».

En effet, durant cinq années consacrées, nous a-t-on dit, pour répondre aux revendications du mouvement de février 2019 pour faire émerger une nouvelle Algérie, le pays vit au rythme d’un règne du tout sécuritaire et d’une instance judicaire objet d’une privatisation sans précédent. L’un se charge de semer la peur et la terreur au sein des populations à tous les niveaux de l’échelle sociale et l’autre à exécuter les désidératas des décideurs.

Des familles, voire, des régions entières, ont vécu dans l’angoisse devant les descentes musclées, y compris la veille de l’élection, des services de sécurité pour arrêter à tour de bras des citoyens dont le seul tort est d’avoir exprimé la volonté et le désir de vivre dans leur pays, libres, dans la paix et la sécurité. Tout au long de cette période, l’espoir des victimes d’un retour à la raison est battu en brèche, chaque jour, par les règlements de comptes interminables dans la hiérarchie des gardiens du système politique, faisant même craindre le pire sur la pérennité de l’Etat national.

Ce cours, ouvertement liberticide, depuis 2019, doublé d’une gestion des affaires du pays naviguant au gré des urgences et dénué de toute stratégie visible sur les plans économique, social et diplomatique a conduit à un délitement des liens avec l’Etat national, avec son lot de démission civique conduisant au repli ou à l’attrait de fuir le pays. L’affolement des statistiques de la Harga , de plus en plus visible dans les quartiers et les villages, est un indicateur qui ne trompe pas.

Dans ces conditions, l’annonce d’une élection présidentielle anticipée sans motif crédible s’apparente plus à un subterfuge interne au régime qu’à une volonté de donner un autre cours que celui de l’autoritarisme et du statuquo.

C’est pour cela que participer à cette opération, c’est accepter une instrumentalisation pilotée par une chapelle du régime. De même qu’adopter le mot d’ordre du boycott dans des conditions où il est impossible de s’adresser aux citoyens peut s’apparenter à une démission aux yeux de l’opinion publique. Le seul choix possible et conforme à l’esprit des populations vis-à-vis des outrances du pouvoir est la dénonciation de la tenue de cette élection et son rejet.

Du reste, ceux qui se sont engouffrés dans cette élection en arguant d’en faire une tribune pour leur discours ont eu tout le temps de constater, en direct, bien avant la date du scrutin, que des mains autrement plus longues se baladaient loisiblement dans les tiroirs de l’ANIE. Une commission mise en place par l’ex chef d’état-major, selon des déclarations publiques de Chorfi, lui même,pour les besoins du coup de force du 12/12/2019. Il faut rappeler que c’est le RCD qui a fait la proposition d’une commission de gestion des élections en 2013 avant qu’elle soit adopteé dans la conférence de Mazafran. Comme à l’accoutumée le pouvoir a repris le générique pour dévoyer le contenu. Les protestations des candidats issus de ce tricotage en règle, désignés pour accompagner le chef de l’Etat ne sont pas crédibles. En gardant le silence sur toutes les violations de cette instance jusqu’au au jour où ils sont « les victimes », la seule explication est qu’ils ont eu des assurances sur leur score et les faveurs par la suite .Mais cela est une autre histoire. Il appartient à chacun de tirer les conclusions de cet énième marché de dupes. Le RCD n’a pas d’autres adversaires que ceux qui empêchent l’émancipation du peuple et sa souveraineté , c’est le régime politique en place .

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de régler des comptes ou de rester sur de simples bilans de qui a raison ou qui a tort. Il est urgent d’ouvrir une perspective pour sauver le pays d’une dérive qui risque de porter atteinte à son unité et à la pérennité de l’Etat national. Mais on ne peut pas le faire en faisant table rase sur les causes de l’échec à construire un Etat qui protège les droits et la liberté des citoyens et qui promeut la modernité et le progrès.

Pour le RCD, ce scrutin doit constituer un signal d’alarme pour, en particulier, ceux qui sont en charge de la décision politique. L’absence de légitimité flagrante de la haute instance de direction constitutionnelle doit être réglée par un processus pensé et mis en œuvre par les forces patriotiques, à travers un débat national libre. Des puissances intéressées peuvent trouver profit dans cette fragilité institutionnelle dans une conjoncture de bouleversements internationaux et d’implication de forces militaires étrangères à nos frontières.

Sans doute aucun, la précipitation de la Russie, les Emirats ou de la France à « bénir » cette farce électorale ne relève pas de simples convenances ou d’amitiés quelconques. Si dans le passé, la compensation de l’absence de légitimité se faisait à coups de concessions économiques pour certains pays, la nouvelle conjoncture internationale est tout autre.

Conscient de la gravité du moment, le RCD estime que l’issue positive relève de la mobilisation des forces patriotiques quelles que soient leurs bords politiques dans l’opposition, les syndicats, la société civile en général et à l’intérieur du pouvoir.

Le Rassemblement qui a toujours pris ses responsabilités dans les moments critiques qui mettent en cause l’unité de la Nation ou sa pérennité estime que sa proposition de débat national avec des formes à définir et dont l’objectif est de réunir le plus grand nombre autour d’un consensus sur la nécessité de mettre en place et d’encadrer un processus constituant est plus que jamais d’actualité.

Les premières mesures à prendre dans cette voie sont la libération des prisonniers politiques et d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides.

Enfin, le secrétariat national a décidé de la tenue d’une conférence de presse dans de brefs délais et à programmer la tenue de l’université d’été du parti dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre 2024.

Alger, le 13 septembre 2024

Le secrétariat national du #RCD

RCD

 yellassirem@gmail.com

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13-09-2024 ببان الأرسيدي

ven Sep 13 , 2024
اجتمعت الأمانة الوطنية للتجمع من أجل الثقافة والديمقراطية في جلسة شهرية لتدارس الوضع العام للبلاد في ظل الصدمة التي أحدثها الرفض الشعبي الكبير والتاريخي للانتخابات الرئاسية التي أجريت في 7 سبتمبر. وسبق للتجمع أن أصدر في، هذا الموضوع، بيانا اعتبر فيه نسبة المشاركة لا يمكن أن تتجاوز 18%؛ في حين كشفت مصادر مأذونة أن هذه النسبة لم تتجاوز 10% على المستوى الوطني و4% على مستوى الجالية الجزائرية في الخارج.   من المؤكد أن عهدة عبد المجيد تبون عززت عزلة النظام أمام جميع الطبقات الاجتماعية في البلاد، من الشباب والطبقات المحرومة والمتعاملين الاقتصاديين البعيدين عن الزبائنية، ناهيك عن حملة تصفية الحسابات […]

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