Allocution du Président du RCD, Atmane Mazouz , devant les membres du Conseil national

Azul fellawen, Sbah lkhir 3likoum , Bonjour tout le monde
Chers amis,

Nous organisons aujourd’hui la cinquième session de notre conseil national qui coïncide avec le 62ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Je tiens d’abord à m’incliner devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés en martyrs et rendre hommage vibrant à toutes celles et tous ceux, nombreux, qui se sont engagés pour la libération du pays.

Plus de six décennies après, les usurpateurs de cette indépendance nationale ont maintenu les Algériens et les Algériens dans un statut d’ assujettis au lieu de vivre dignement des fruits de l’indépendance. Loin de tout alarmisme, ,aujourd’hui, le pays vit un moment critique de son histoire contemporaine malgré une authentique révolution qui porte les promesses de liberté, de justice, de dignité dignité et développement au peuple algérien. L’idéal de Novembre et le message de la Soummam sont aujourd’hui reniés et, même, combattus et les Algériens sont dépossédés de leurs droits les plus élémentaires. Ces droits dont plusieurs sont inscrits dans les textes fondamentaux du pays sont confisqués par un pouvoir qui s’est accaparé de l’État national pour le détourner et lui faire jouer le rôle d’ instrument de coercition, d’exclusion et de promotion d’inégalités et de division à travers des lois d’exception et de la soumission de la justice.

C’est au nom de cet État restauré aux de sacrifices qui font notre fierté que le pouvoir jettent des milliers de citoyens dans les prisons , attente a nos libertés et instaure un climat de peur et de terreur.
C’est aussi au nom de cet État qu’on organise l’abandon ses missions de service public comme dans la santé, l’éducation et la jeunesse ou que l’on maintient par la violence un système de passe droits et de corruption à tous les niveaux.

Mesdames et messieurs,
Au cours de ces deux dernières années, malgré une fermeture quasi générale des espaces d’expression et d’organisation, couplée d’un climat de terreur et de peur qui s’abattait contre le parti et les animateurs du courant démocratique, le RCD a résisté et s’est mis en ordre de bataille en exploitant les maigres espaces qui s’offraient.

Nous avons dès la fin du Congrès entamé des discussions avec les acteurs politiques de la scène nationale et c’est tout naturellement que le Conseil national a entériné l’initiative d’un débat inclusif avec les acteurs politiques et sociaux. Le but étant d’élargir le débat et favoriser la diffusion des aspirations populaires à plus de liberté et de justice en vue de leurs offrir un cadre organisationnel. Cet appel qui a trouvé un écho certain chez de nombreux algériens qui croient aux vertus du débat.

Notre volonté a été d’œuvrer sans cesse à la mobilisation des Algériens qui ont manifesté leur espoir de changement par millions depuis 2019. Cette tâche, difficile et délicate, a nécessité un long investissement des structures du parti pour l’accompagnement, l’écoute des acteurs politiques et sociaux et la traduction des espérances par la lutte quotidienne tout en faisant face à diverses manipulations, attaques et interdictions. L’aveuglement des tenants du pouvoir, leur entêtement, la répression et les divisions de la classe politique ont fait que le projet de regroupement soit freiné et diabolisé.
Durant ces deux années, nous avons animé de nombreuses rencontres-débat avec la population et notre discours a trouvé écho dans toutes les localités où nous nous sommes déplacés. Aucun autre parti n’a fait autant que nous , malgré les nombreuses entraves des autorités.

Chers amis (es),
Une présidentielle anticipée est convoquée pour ce mois de septembre. Ce rendez-vous censé être l’un des plus importants dans la vie politique nationale, à deux mois de sa tenue, ne suscite aucun intérêt chez l’écrasante majorité des Algériens, réduit à la misère, aux pénuries et à une inflation qui dépasse tout entendement.Censé être appréhendé avec beaucoup de responsabilité face aux périls qui guettent la Nation, il est marqué par la confusion, la fuite en avant et le bruissements des vestes.
Le comble est qu’à ce désordre général, à une douzaine de jours de la clôture des candidatures, on assiste à une quasi absence de pré-campagne électorale où aucun message n’est destiné au citoyen, sauf d’aller voter .La collecte des signatures est organisée honteusement par des officines tapis dans l’ombre des administrations.

Seul compte celui qui aura les faveurs du collège délibérant .
Pire encore, l’outrecuidance est que plus personne ne s’offusque d’une commission dite indépendante de gestion des élections constituée d’éléments exclusivement aux ordres de l’administration. Les candidats n’ont droit au chapitre ni pour contrôler le fichier électoral ni de contrôler la préparation, la surveillance, la consolidation ou l’annonce des résultats. Au même moment, l’administration, véritable machine électorale aux dépenses incontrôlables, s’est déjà mise en marche dans le territoire national, alors que le prétendant candidat-choisi n’a pas encore déclaré sa candidature.

L’argent coule à flos et on ne cherche point à qui sont destinées ces sommes faramineuses.
Il n’échappe à personne désormais qu’en attendant que la campagne soit lancée durant la saison estivale, le citoyen n’entendra parler ni de projet, ni de programme, encore moins des priorités stratégiques en matières économique, sociale et culturelle qui font débat dans toutes les démocraties du monde.
Ces priorités et choix programmatiques cèderont la place aux discours démagogiques et aux surenchères islamo-populistes de candidats et partis complètement détachés du quotidien de la majorité du peuple algérien. Un quotidien fait d’atteinte ostentatoire aux libertés fondamentales, d’un justice aux ordres et d’une précarité sociale qui touche toutes les familles.

Mesdames, Messieurs,
Chers amis militants, dans ce que j’ai déclaré, je vous ai livré ma pensée profonde. Je n’ambitionne pas à être candidat à cette supercherie électorale malgré les sollicitations de certains amis et militants. Ma conviction est que notre session connaisse un débat serein et responsable pour sortir avec une décision qui honorera le parti et son parcours pour le protéger et le propulserà des lendemains meilleurs.
Le RCD, tout le temps présent aux premières lignes des luttes démocratiques, est demeuré persévérant dans la défense des intérêts de la Nation. Nous nous sommes astreints à la responsabilité dans toutes nos décisions.

L’impasse algérienne est d’abord un déficit de confiance et cette élection n’a rien de régulière. On sait tous que le pouvoir a fait le choix d’une non-élection pour la reconduction des débris du système avec un compagnonnage islamo-conservateur qui prépare le lit des dérives et des divisions . Cette élection n’augure rien de bon pour le pays. Elle l’enlise davantage dans les mêmes causes qui ont généré son obsolescence.


Il faut savoir que le problème sera moins avant qu’au lendemain du 07 septembre prochain. Il va falloir convaincre le citoyen à garder espoir et à se mobiliser pour sauver le pays d’un naufrage certain.
Le RCD conçu par ses fondateurs pour porter le flambeau de l’espérance démocratique , de la restauration de notre histoire et de notre identité ainsi que de l’amarrage de l’Algérie aux conquêtes universelles d’émancipation et de modernité ne saura se fourvoyer dans une opération de renouvellement d’un statut quo au seul motif de la survie d’un système politique qui ruine le pays.


Vive l’Algérie libre et démocratique .
A bas l’autoritarisme et le populisme
Gloire à nos martyrs
Merci pour votre écoute.
Alger, le 05 juillet 2024

RCD

 yellassirem@gmail.com

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