Conférence de presse du président du RCD – Déclaration liminaire

Journalistes, amis de la presse, chers militants
Azul, Sbah Elkhir , Bonjour

C’est avec un réel plaisir que je me retrouve avec vous pour débattre de la situation du pays et exposer les enseignements que tire le RCD du scrutin du 07 septembre dernier et des perspectives qui attendent le pays dans l’hypothèse, au demeurant fort probable, du maintien du statuquo qui mine le pays depuis plus d’une décennie ou, comme nous l’appelons de nos vœux, d’un changement pour mobiliser le pays dans la voie du progrès et du développement. Dans un second temps, il s’agira du combat que mène le parti pour sortir le pays de cette crise par le haut à travers un débat national sans exclusion dont l’objectif ultime est l’exercice de la souveraineté populaire pour permettre à notre peuple de se donner les institutions de son choix.

Au sujet de cette élection, le désaveu historique infligé par les populations de toutes les régions du pays et de l’émigration ne souffre d’aucune contestation y compris dans les cercles du pouvoir, au point où ce dernier est contraint de faire jouer au conseil constitutionnel le rôle de consolidation des résultats pour s’octroyer un score moins humiliant que les quelques 15% de bulletins sortis des urnes.

Dans les faits, cet antidote est plus mortel que le poison lui-même. On ne peut faire croire à personne que le comptage initial a oublié en cours de route près de la moitié des suffrages exprimés, subitement découverts par une instance, de surcroit, non outillée pour ce travail qui ne relève pas de ses attributions constitutionnelles, au demeurant.

Cette tendance au rejet massif des scrutins depuis décembre 2019 est le message constant des Algériennes et des Algériens à l’endroit du régime qui a stoppé par la force les promesses de justice et de liberté du mouvement de février 2019. Les cinq ans d’exercice du chef de l’Etat dédiés à une normalisation hypothétique par le biais de la répression, l’instrumentalisation éhontée de la justice doublé d’une perte de pouvoir d’achat sans précédent et d’un chômage endémique des jeunes livrés aux petits boulots, à la drogue et à la harga ont, sans doute, approfondi la défiance populaire. De même que les nombreux cafouillages d’une campagne électorale sans relief et la piètre envergure des candidats. Mais ces derniers aspects ne pouvaient jouer qu’à la marge.

Dans la déclaration de notre secrétariat national en date du 13 septembre nous avons livré l’essentiel de notre analyse de ce scrutin. Pour nous, ce scrutin dans son déroulement et ses résultats doivent constituer un signal d’alarme pour opérer une halte et réunir les conditions d’un contrat social forcément inclusif. En effet, la disqualification des institutions de l’Etat aux yeux de l’écrasante majorité des citoyens est telle que toute tentative de mobiliser les Algériens autour des taches de développement est vaine si on ne tranche pas le nœud gordien de la légitimité qui implique respect du mandat, responsabilité et contrôle démocratique des politiques publiques. Plus grave encore, à court terme, dans une conjoncture régionale et internationale porteuse de dangers, toute invocation de la construction d’un front intérieur qui peut être, à un moment ou à autre, une nécessité impérieuse, relève de la gageure quand l’Algérie du système des privilèges tourne le dos à l’Algérie de février 2019, c’est-à-dire cette écrasante majorité qui vient, une nouvelle fois, de bouder les urnes.

La poursuite de ce statuquo de rigueur vire au blocage de la vie politique, économique et sociale. Et ce n’est pas le dépoussiérage de projets de l’ère de Bouteflika, en particulier dans le domaine minier et des infrastructures y afférentes qui peuvent durablement relancer la machine quand nombre d’entreprises licencient à tour de bras, faute de disponibilité continue d’intrants et de plus en plus faute d’une consommation finale à cause de la perte de pouvoir d’achat.

Concrètement, à tous les niveaux de la gouvernance des réformes doivent être entreprises. Elles ont été laissées en rade depuis longtemps à la faveur d’une aisance financière et d’une conception autoritariste de la gouvernance adossée à un idéologisme qui bride les évolutions en cimentant les archaïsmes sociétaux.

Une école qui est devenue une fabrique de vigiles des mœurs, de haraga et de chômeurs. Un système de santé qui exclut des soins, y compris les classes moyennes et toutes les populations éloignées des centres urbains du nord du pays, un système économique et commercial dominé par l’informel et les passes droits dans le circuit de l’investissement. Et, j’en passe…

La numérisation de l’économie brandie à toutes les occasions n’est pas une panacée pour produire de la croissance. On fera bien de se pencher sur les nombreuses conséquences potentielles dans un pays ou le secteur de l’informel prend une place prépondérante comme dans de nombreux pays du Sud. Il suffit de consulter, entre autres, les études de l’OIT pour s’en convaincre des nombreuses précautions à prendre. Dans tous les cas, l’absence de liberté, d’une justice relativement autonome aggravent le score ; la gestion de l’élection présidentielle du 07 septembre 2024 est un parfait exemple lorsqu’on sait que l’ANIE l’a présentée tout au début comme infaillible du fait, précisément, de sa numérisation.

Ce n’est ni le temps, ni les moyens qui ont manqué pour entreprendre toutes ces réformes. Et le mouvement révolutionnaire de février 2019 n’a pas d’autres contenus que le changement pacifique d’un système politique qui a échoué à réaliser les aspirations du peuple algérien au progrès et au développement dans la liberté, la justice, la paix et la sécurité.

Sans parler de feuille de route, le RCD estime que toute sortie de crise passe par la volonté politique de donner la parole au peuple dans un débat national libre et un dialogue qui inclut toutes les forces politiques et sociales en vue de redonner confiance et de réunir les conditions de véritables choix souverains. Dans ces conditions, l’expression de cette volonté politique ne peut faire l’économie de mesures de détente et d’apaisement aux plans social et des libertés comme :

-La Cessation immédiate du harcèlement policier et judiciaire contre les militants politiques , associatifs et contre les citoyens qui expriment leurs opinions .

– La levée de l’interdiction qui frappe de nombreux citoyens (résidents ou dans la diaspora) dans leur droit de circulation à l’intérieur comme à l’extérieur du pays

– L’ouverture des champs politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides comme l’article 87bis.

-La libération des prisonniers politiques et d’opinion, de tous les détenus du hirak et la révision de tous les procès expéditifs comme celui des détenus de Larbaa nath irathen ;

Pour toutes ces mesures de détente, les mécanismes légaux existent.

Concernant les mesures sociales d’urgence, les conditions de précarité de l’immense majorité ne peuvent être traitées par des effets d’annonce. Pour nous, le véritable baromètre de l’expression de la volonté de soulager et redonner confiance passe par la nouvelle loi de finances en cours de préparation.

Une chose est sure aucun régime autoritariste ne peut durablement résister à une lame de fond de rejet pacifique mais aussi que rien n’est écrit d’avance. Le processus de changement peut prendre plusieurs formes en relation avec notre histoire, la nature et la force (ou faiblesse) des organisations, la situation socioéconomique et la donne régionale et internationale. Jusque là, le système du multipartisme est le modèle qui se rapproche le mieux dans l’exercice de la souveraineté du peuple à tous les échelons électifs. Cela suppose la garantie de la liberté de candidature et l’impartialité, donc l’indépendance de l’instance qui se charge de l’organisation de tous les scrutins.

RCD

 yellassirem@gmail.com

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ندوة صحافية - البيان الافتتاحي

lun Sep 23 , 2024
أصدقاؤنا من أسرة الصحافة، مناضلونا، مساء الخير إنه لمن دواعي السرور أن ألتقي بكم لمناقشة الوضع في البلاد و الدروس التي يستخلصها التجمع من أجل الثقافة و الديمقراطية من انتخابات 7 سبتمبر الماضي والآفاق التي تنتظر البلاد، سواء باستمرار الحال الذي يقوض البلاد لأكثر من عقد من الزمن، وهذا محتمل جدا، أو يأتي التغيير، كما نتمناه من صميم قلوبنا، لتعبئة البلاد على طريق التقدم والتنمية. سنتطرق في المقام الثاني، للنضال الذي يقوده التجمع من أجل الثقافة والديمقراطية، لإخراج البلاد من هذه الأزمة من خلال نقاش وطني دون إقصاء هدفه النهائي هو ممارسة السيادة الشعبية للسماح لشعبنا باختيار مؤسساته بنفسه. وفي […]

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