
Depuis maintenant trois mandats, la gestion de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) de Tizi Ouzou par la majorité en place a plongé la région dans une stagnation préoccupante. Loin d’impulser une dynamique de développement, cette majorité s’est contentée d’endosser un rôle passif, se limitant à suivre les directives de l’exécutif et du wali, au lieu d’assurer le contre-pouvoir et le contrôle nécessaires au bon fonctionnement des institutions locales.
Cette absence de vision et de courage politique a eu des conséquences désastreuses sur la wilaya. Jadis réputée pour sa propreté et son cadre de vie agréable, Tizi Ouzou offre aujourd’hui un spectacle affligeant : rues jonchées de détritus, ordures envahissant les abords des routes et des communes livrées à elles-mêmes, sans véritables initiatives d’entretien ou de réhabilitation. Cette situation est le reflet d’une gestion municipale et wilayale inefficace, où l’absence d’anticipation et de réactivité devient la norme.
Le développement économique n’est pas en reste. Aucun projet structurant n’a vu le jour, les zones d’activités peinent à émerger et les investissements sont au point mort. Routes, infrastructures, transport, barrages, structures de santé : autant de projets en suspens qui traduisent l’incapacité des élus à agir concrètement pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens, le taux de consommation des crédits alloués est le plus bas de toutes les wilaya du pays. Pire encore, au lieu de défendre les intérêts de la population, La majorité à l’APW semble encourager une politique de soumission aux décisions de l’administration, contribuant ainsi à une entreprise de normalisation de la vie publique et politique, souvent en contradiction avec les valeurs et traditions locales.
Les recrutements politiques à la veille des élections, qui s’apparente à une offre de travail ANSEj et le boycott de la population de la dernière élection dans un moment de révolution citoyenne ont fini par sonner le glas d’une assemblée qui à besoin d’un personnel politique expérimenté pour redorer l’image de cette institution .
Dans ce marasme, les rares actions menées par l’APW se résument à la distribution de fonds à des associations inféodées à des cercles d’intérêts, servant plus à entretenir une clientèle politique qu’à répondre aux véritables besoins des citoyens. Cette politique de favoritisme et d’opportunisme électoraliste accentue encore plus la défiance de la population envers ses représentants.
L’avenir de la wilaya dépend d’une prise de conscience collective de ses habitants, dans la réhabilitation du politique et d’un engagement sincère pour un changement en profondeur dans l’intérêt du collectif et de la collectivité.
RACHID HASSANI