Mesdames et Messieurs,
Chers invités, amis et militants,
Azul fellawen, Sbah El Khir, Bonjour,
La question du développement local a tout le temps été au centre des préoccupations et choix stratégiques de notre Rassemblement et, dans notre programme, elle a toujours occupé une part centrale dans nos propositions. Avec un territoire-continent aussi immense et diversifié dans la géographie, les spécificités culturelles et les vécus, l’Algérie avec ses richesses, se retrouve bridée par un pouvoir qui fait du contrôle citoyen le préalable de son existence et de sa survie . Ce mode d’organisation de l’Etat où la moindre initiative qui lui échappe est vécue comme un acte de lèse majesté ne peut être la solution pour résoudre les nombreux problèmes de la collectivité nationale. Assurer un meilleur développement local passe prioritairement par la redéfinition des missions et du rôle de l’État au niveau national, régional et local avec la mise en place d’entités politiques et administratives dotées d’autonomie et de cohérences pour s’adapter aux exigences des territoires.
Au RCD, nous avons la conviction que tout développement doit passer par un système qui s’appuie sur la territorialité où la région est conçue aussi bien comme l’expression locale que comme pole de développement et de rayonnement économique et socioculturel en harmonie avec les objectifs de la nation.
Aujourd’hui, dans ce cadre de réflexion qui nous réunit, je voudrai d’abord remercier l’ensemble des militants et cadres du parti qui ont veillé à la préparation de cette journée d’étude au programme aussi riche pour échanger ensemble sur la nécessité de plaider pour un développement local durable et intégré.
Honorable assistance,
Mon propos sera court et servira d’introduction au débat pour les conférences qu’animeront nos honorables invités, les professeurs Khelladi Mokhtar et Kherbachi Hamid, sur les possibilités et limites du développement local ainsi que la nécessaire libération des initiatives et dans l’après-midi, Rabah Yermèche , ancien Maire de la Commune d’Aghribs traitera de la gouvernance locale et de la réforme du code communal .
Nous aborderons tous ensemble ces questions qui traitent du développement local durable et intégré. Dans notre Rassemblement, nous avons l’habitude à chaque fois que la situation nous le permet d’aborder des sujets qui sont au centre des préoccupations citoyennes. Il y a deux mois, à Setif, autour des spécialistes de l’éducation, nous avons organisé une journée d’étude nationale sur l’école que le RCD considère comme la première des priorités dans le cadre d’une réforme globale qui s’appuie sur la rationalité, l’égalité des chances et la mobilisation des moyens pour ce faire. La thématique d’aujourd’hui conditionne aussi l’élan de développement qu’attend notre peuple et sa jeunesse dans un monde en constante évolution, où les défis économiques, sociaux et environnementaux se multiplient et se complexifient.
Le développement durable qui doit concilier les dimensions économique, sociale et environnementale ne peut se faire sans la mobilisation et l’implication des citoyens au niveau des territoires. Pour que le développement durable ne soit pas un slogan creux et démagogique, l’exigence de la préservation des besoins des générations futures dans les politiques de développement passe par la mise en place d’assemblées régionale et locale qui ont d’une part la légitimité des citoyens et , d’autre part, la liberté d’agir sans la censure des pouvoirs déconcentrés actuels .
Le développement local doit prioritairement se concentrer sur la dynamisation des territoires. Il s’agit de mettre en avant les ressources locales, de favoriser l’implication des citoyens et de créer des synergies entre les acteurs locaux. Chaque territoire est unique, avec ses propres caractéristiques, ses forces et ses défis. Il est donc primordial de construire des stratégies qui valorisent cette singularité, tout en intégrant les principes de durabilité.
Je sais que le développement local durable et intégré est une ambition qui nécessite d’abord une volonté politique forte, un engagement citoyen sans faille et une approche systémique et inclusive. Investir dans le développement local, c’est investir dans l’avenir de notre pays. C’est aussi prendre part à l’effort de préserver notre planète et de ses habitants.
Chers amis et invités,
En Algérie, le développement local intégré n’est possible que dans une économie diversifiée soustraite de la dépendance aux revenus pétroliers dont les cours sont fluctuants et la ressource n’est pas inépuisable . Notre pays doit encourager le développement d’autres secteurs tels que l’agriculture, le tourisme, les technologies de l’information et de la communication, ainsi que l’industrie manufacturière. Cela passe par la libération des initiatives,en particulier au plan local.
L’Algérie est un vaste chantier, tous les secteurs nécessitent une attention. Améliorer le climat des affaires peut aider à rassurer nos opérateurs nationaux et attirer des investisseurs étrangers. Cela passe par la simplification des procédures administratives, la réduction de la bureaucratie et la garantie de la transparence dans les transactions commerciales. Notre pays, au vu de ses nombreux retards et du manque de confiance en interne et en externe gagnerait à mettre en place un cadre réglementaire stable. Être ouvert aux échanges commerciaux, aux investissements étrangers et aux collaborations scientifiques et technologiques nous permettra de bénéficier d’expertises et de ressources supplémentaires pour notre développement économique. La décentralisation des décisions est un élément clé pour l’efficacité dans de tels défis. Dans un tel système décentralisé, nos besoins en infrastructures de base comme le transport, le stockage,…ne peuvent qu’être mieux appréhendés.
Pour conclure, dans le programme du RCD, nous jugeons que le développement local durable et intégré doit s’articuler sur « une approche de découpage administratif basée sur la Région comme matrice de démocratisation, d’efficacité et d’émulation ». Nous ne pouvons pas continuer dans l’échec qui a été imposé au pays par des politiques inappropriées et inadaptées à notre temps et à notre environnement. « L’Algérie est un pays continent, la diversité et l’originalité de chacun de ses éléments physiques, humains et économiques doivent cesser d’être arbitrairement étouffées pour constituer des facteurs de dynamisme et de prospérité de la Nation ».
Je vous remercie et bonne réussite à nos travaux .
Bejaia, le 25 janvier 2025
Atmane Mazouz, Président du #RCD
